Samstag, 10. August 2019

LETTRE DE GUY MARIUS SAGNA


Guy protestiert hiermit entschieden gegen die unmenschliche und erniedrigende Behandlung der Häftlinge von Reubeus.
Am 19. Juli 2019, wurde Guy nach Reubeus gebracht , sie zogen ihn nackt aus und zwangen ihn sich hinzuhocken.
Guy schreibt in seinem Brief, warum der Direktor solche Maßnahmen zulässt. Absolut inhuman.
Guy fordert ein Ende dieser Praxis, die mit Beleidigungen und körperlicher Gewalt gehandhabt werden. sie erniedrigen und demütigen die Insasse
Reubeus ist durch lange Haftstrafen bekannt. Die Gefangenen sind seit drei,vier, fünf, sechs, sieben, acht Jahren ohne Gerichtsverfahren dort. Einer von ihnen wurde nach acht Jahren ohne Gerichtsverfahren gerade erst freigesprochen.


[LETTRE DE GUY MARIUS SAGNA]
Guy Marius Sagna 30/07/2019
Mandat de dépôt 19/07/2019
Chambre 36
Monsieur le directeur,
Recevez d'abord mes salutations, et au-delà de votre personne, toutes les forces de défense et de sécurité. Je vous présente à tous mes condoléances suite à l'assassinat du gendarme Tamsir Sané à Koupentoum. Cet assassinat montre à nouveau que le Frapp a raison de dénoncer les conditions de dénuement dans lesquelles policiers, gendarmes, militaires agents des eaux et forêts, sapeurs-pompiers, etc., travaillent. Et ces conditions scandaleuses sont le résultat du pillage par l'impérialisme et son valet le Président Macky Sall, du Sénégal.
Ce même pillage impose des conditions de travail inacceptables à l'administration pénitentiaire : sous-effectif, salaires dérisoires, lieux de détention surpeuplés, etc. .
Ce même pillage est une véritable machine qui crée l'analphabétisme, la pauvreté et ses conséquences que sont le banditisme et le crime.
Voilà pourquoi monsieur le directeur, agents de l'administration pénitentiaire et "jailman" ne doivent pas être ennemis mais comprendre qu'ils sont des frères et des sœurs opprimés d'un même système néocolonial.
Je viens par cette présente lettre protester énergiquement contre le traitement inhumain et dégradant infligé aux détenus de Reubeus.
Le 19 juillet 2019, en entrant à Reubeus, vos agents m'ont déshabillé, m'ont gardé tout nu pour me fouiller en plein air. Ensuite, ils m'ont contraint de m'accroupir tout nu.
Directeur, comment pouvez-vous accepter qu'en 2019 vos agents traitent ainsi des êtres humains ? Les détenus sénégalais sont-ils des êtres humains et citoyens entièrement à part ?
Monsieur le directeur, je demande la fin de cette pratique qui, avec les insultes, les violences physiques, ..., ne participent qu'à dégrader, humilier des êtres humains.
Monsieur le directeur, Reubeus est gangrenée par les longues détentions. Des détenus sont ici depuis trois, quatre, cinq, six, sept, huit ans sans jugement. L'un d'entre eux vient d'être fraîchement acquitté après huit ans sans jugement. Cela ne peut plus durer.
En attendant le règlement de ce problème, monsieur le directeur, les chambres 9, 10, 3, 4, 1, 2, ressemblent à des cales de négriers. Plus de 300 détenus dans une chambre avec une ou deux toilettes !!!
Ces détenus se reconnaissent de loin avec leur odeur nauséabonde et leurs pieds enflés du fait qu'ils ne se douchent pas et ne se couchent pas.
C'est inhumain !!!
Comme si cela ne suffisait pas, les détenus sont volés au télécentre et à la boutique où les prix d'un appel ou des marchandises sont beaucoup plus chers. Les détenus sont opprimés et exploités : Sept (07) minutes de communication (orange) coûtent 1.000 fcfa. Et si la communication se coupe après quelques secondes, le détenu perdra toutes ses sept (07) minutes. Cela doit faire pâlir de jalousie le capitalisme. À l'infirmerie, il n'y a que du paracétamol et des antibiotiques. Cerise sur le gâteau, il y a une cuisine pour les "jailman" et une autre pour vos agents.
Avez-vous déjà vu un bol de "jailman" ou goûté à son contenu, monsieur le directeur ???
En 2016, les détenus se sont rebellés contre toutes ces graves conditions. Le feu fût ouvert sur les détenus. La bête immonde est encore féconde, monsieur le directeur.
Veuillez agréer, monsieur le directeur de la maison d'arrêt de Reubeus, l'expression de mon plus profond respect.
GUY MARIUS SAGNA

Free Guy Marius Sagna



Ministre de la Justice
Me Malick Sall
Avenue Jean Jaurès
Dakar, Sénégal
Monsieur le Ministre,
Je vous écris pour vous faire part de ma préoccupation au sujet de l’arrestation et de la détention arbitraires du militant Guy Marius Sagna.
Guy Marius Sagna est un membre du mouvement Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP)/France dégage.
Il a été arrêté de façon arbitraire le 16 juillet à Dakar par la Brigade de recherche de la gendarmerie. Il a d’abord été interrogé au sujet de ses deux billets publiés sur Facebook concernant l’absence d’hôpitaux de qualité au Sénégal, 59 ans après l’indépendance du pays, et le fait que de nombreux dirigeants politiques sénégalais ont dû aller en Europe pour obtenir des soins de santé de qualité. Quand il a été arrêté, il n’a pas été informé des charges retenues contre lui. Trois jours après son arrestation, Guy Marius Sagna a été interrogé au sujet d’un billet publié sur la page Facebook du FRAAP portant sur la présence de l’armée française en Afrique et sur une attaque terroriste dans la région du Sahel. Selon cet homme et son avocat, il n’a pas écrit ce billet publié sur Facebook, et il n’est pas le coordinateur du FRAAP/France dégage.
Le 19 juillet, il a été inculpé de « fausse alerte au terrorisme » et incarcéré à la maison d’arrêt de Rebeuss, à Dakar.
Je vous prie instamment de veiller à ce que :
  • Guy Marius Sagna soit libéré immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression ;
  • le droit à la liberté d’expression soit pleinement respecté, protégé, promu et réalisé au Sénégal;
  • pendant sa détention, Guy Marius Sagna ne soit pas soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements, et à ce qu’il soit autorisé à communiquer avec son avocat et avec sa famille.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération

https://www.amnesty.sn/lettre/liberation-immediate-guy-marius-sagna/